L’œuvre de William Blake étudiée à l’Université Jean-Jaurès de Toulouse

  • André Furlan a percé le secret de «The Beggar's Opera»./ Photo DDM M. D
    André Furlan a percé le secret de «The Beggar’s Opera»./ Photo DDM M. D
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Jeudi dernier, André Furlan, président de l’association William Blake de Nérac, intervenait auprès du laboratoire des Cultures anglo-saxonnes de l’Université Jean-Jaurès à Toulouse. En connaisseur averti, il apportait ses lumières sur « The Beggar’s Opera », de William Blake, ayant fait l’objet d’une exposition à Nérac en juin 2014.

La conférence fut menée en présence et à la demande de Nathalie Vincent-Arnaud, responsable du laboratoire des Cultures anglo-saxonnes (le CAS), d’enseignants et d’étudiants de l’université ainsi que de spécialistes étrangers. Cette œuvre est d’importance internationale dans l’histoire de l’art.

Pouvez-vous présenter l’auteur de l’œuvre ?

William Blake, 1757-1827 est un artiste complet qui touche aussi bien à la peinture et à la gravure qu’à la poésie ou à la musique. Il reprend l’œuvre de John Gay écrite en 1728 «The Beggar’s Opera», qui, au XVIIIe siècle, était plutôt l’apanage de l’Italie. La reprise par William Blake, en gravure, du dernier tableau peint par Hogarth, vers 1788, celui où tous les acteurs sont sur la scène avec les dignitaires britanniques qui occupent les espaces latéraux est la scène la plus emblématique. Elle est issue de l’Acte III de l’Opéra.

En quoi ce tableau est-il porteur de messages ?

Il s’agit d’une illustration des travers et de la corruption de la société anglaise à tous les niveaux. Un condamné qui sera gracié par équité car tous les autres personnages sur scène sont coupables et condamnables. Cet opéra est resté célèbre y compris dans le monde entier, il est présenté en France sous le nom de l’opéra des gueux ou l’opéra de quatre sous.

Quelle autre particularité présente ce tableau ?

C’est un travail de très haute précision fait à la loupe, au burin, sur une plaque de cuivre, qui fait apparaître plusieurs plans quand on l’examine de près. L’œuvre que j’ai présentée est la dernière. A l’intérieur, un tiroir secret contient un manuscrit écrit à l’encre de la main de William Blake, qui révèle le nom des protagonistes de la scène gravée et le plan de l’audience.

Quelles autres particularités avez-vous découvertes ?

J’ai consacré une bonne partie de ma carrière au travail d’approfondissement et d’analyse de cette œuvre, ce qui m’a conduit à émettre l’hypothèse que Blake maîtrisait la 3D. Les travaux que j’ai fait réaliser par Jacques Côté, spécialiste de la 3D, en attestent..


«Commencer à Nérac et finir à New-York»

Le travail d’André Furlan et son équipe font parler de Nérac bien en dehors des frontières de l’Albret. Rien de sûr pour l’instant, mais d’autres musées aimeraient bien accueillir «Une œuvre, un secret, William Blake». André Furlan s’en amuse : «On peut bien commencer à Nérac et finir à New York», explique-t-il en justifiant le choix de sa ville d’origine comme départ du projet. «Il faut cesser de croire que seuls les centres urbains peuvent s’offrir le privilège de la culture.».

Contacts : Association William Blake France – Tiffon – 47600 Nérac. 06 76 33 10 51- andre.furlan@williamblake.fr.

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