Nérac. Coronavirus : de la maladie à la guérison, le témoignage d’André Furlan

 

  • André Furlan et son fidèle compagnon « Blake »./Photo repro
    André Furlan et son fidèle compagnon « Blake »./Photo repro

Le 27 mars André Furlan, président de l’association “William Blake France”, annonçait qu’il était positif au Coronavirus. Après de longs jours de combat contre le Covid-19, il est aujourd’hui en convalescence et savoure chaque jour aux côtés de son fidèle compagnon “Blake”, son chien. Généreux et attentif aux autres, il partage cette expérience, la maladie mais aussi comment sa vision et sa perception de la vie ont été modifiées après ces moments douloureux.

Vous avez contracté le Coronavirus, comment avez-vous résisté à la maladie ?

André Furlan : L’annonce de positivité au Coronavirus a été un choc ! S’en est suivi l’inquiétude, la peur d’avoir contaminé mes proches, ma mère qui a 85 ans, mes amis. La prise en charge médicale est impressionnante, on entre dans une autre dimension. Une télésurveillance soutenue ainsi que la prise de température (3 fois par jour), avec le médecin et un service médical qui à chaque visite sont totalement couverts de protections de la tête aux pieds. C’est lunaire et on prend conscience que cela n’est pas une maladie ordinaire. Extrêmement affaibli par une fatigue intense, le moindre effort est éreintant, c’est permanent, c’est usant, les trois quarts du temps je reste alité. La TV allumée en fond sonore, diffuse des flashs d’informations sur la dangerosité du virus qui rajoute à mon inquiétude et me font prendre conscience du risque de mort… Malgré tout je reste fermement décidé à combattre la maladie, car même si je vis seul, je reçois énormément de soutien de mes amis qui me laisse des fruits et légumes frais devant ma porte, qui me téléphonent. J’ai été très touché par les messages qui m’ont été envoyés par mail, Messenger, j’en ai reçu des tonnes issues de la communauté néracaise, et ceux envoyés des quatre coins du monde par des artistes de notoriété. Ça m’a aidé à rester dans un état d’esprit positif ! Mon fidèle chien Blake m’a également apporté beaucoup de réconfort, il préférait même rester allongé à mes côtés plutôt que d’aller manger, il ne m’a jamais lâché.

Comment vous sentez-vous moralement ?

Après trois semaines, depuis le début de cette maladie, je reprends des forces chaque jour un peu plus. Mon regard sur la vie a changé. Je prends le temps, je savoure chacune de mes activités, que ce soit dans le cadre de ma passion pour l’art, ou de m’émerveiller sur la nature ou tout simplement de cuisiner. Je savoure le calme aussi et je m’aperçois que l’on est aussi efficace en réduisant notre agitation. J’ai réalisé à quel point nos vies sont inutilement faites de surconsommation dans tous les domaines. L’époque du tout virtuel nous fait oublier le sens de la valeur des choses essentielles et indispensables pour vivre sereinement… La nature et la chaleur humaine ne circulent pas par l’informatique.

Où en est votre projet d’exposition, prévu cet été ?

Le projet d’exposition prévu pour cet été est en sursis en raison des mesures de protection instaurées. Toutefois nous avons sollicité les autorités pour obtenir l’autorisation de maintenir cette exposition en adaptant son accès aux exigences indispensables à la sécurité des visiteurs. Le lieu qui a initialement été mis à disposition pour ce projet, l’ancienne sous-préfecture, est suffisamment spacieux pour permettre d’y adapter des zones de distanciation sociale. Depuis deux ans nous préparons cet évènement, nous avons recueilli des œuvres des quatre coins du monde toujours pour favoriser l’accès à la culture pour tous. Nous espérons obtenir une réponse favorable, car au vu de toutes les manifestations annulées sur le secteur, notre exposition qui se tiendrait du 1er juillet au 15 septembre pourrait dynamiser et favoriser le soutien moral des visiteurs.

Un témoignage bienveillant et plein d’espoir qui nous rassure, André Furlan est l’exemple concret que l’on peut être infecté par le virus et guérir sans séquelles. Comme lui, redéfinir le sens que l’on veut donner à notre manière de vivre sur cette terre renforcera ce qui hier n’était encore qu’une utopie, le rêve d’un autre monde du travail, celui d’une autre vision collective recentrée sur l’essentiel.

Correspondant
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